Rock The Bells
Rock the Bells @ Hyundai Pavillon Glen Helen, San Bernardino – 11/08/07
Je fais tout mon possible pour m’intégrer à la vie californienne, je
prends donc la freeway 15 dans une Pontiac en écoutant du Weezer.
J’arrive sur place à 10h30. L’ouverture des portes est à 11h00 et la file d’attente est longue.
Pour ne pas faire de conneries, je me renseigne, ou du moins j’essaie,
les gens semblent au courant de tout et de rien, je trouve finalement
un gars du festival qui me dit que je suis dans la bonne file, et qu’il
faudra que je passe au guichet WillCall pour avoir mon ticket avant
d’aller a l’entrée (j’ai acheté mon billet online).
Vers midi 15, après une première fouille et l’obligation de mettre
ma bouteille d’eau a la poubelle, on me dit une fois que je l’ai
atteint que le guichet qu’on m’a dit indiqué et qui pourtant portait
bien la mention WillCall ne faisait pas les tickets WillCall ce jour
la, et que je dois aller a la main stage box office…
Comme je suis malin, je découvre que les navettes en voiturettes de
golf ne sont pas réservées a ceux ayant un pass vip, et surtout
qu’elles me mèneront tout droit la ou je veux.
Midi 30, je découvre donc l’immense file d’attente qui mène a ces
fameux guichets… Je gruge, et j’arrive à me placer a mi chemin (Dieu
merci), malgré 2 bondasses de LA qui me traitent de Asshole. Mes
voisins de files sont deux « anarchistes » de l’Utah qui ont fait plus
de 1200 km la veille pour venir en voiture. Ce fut très instructif de
discuter avec eux, enfin surtout pour eux, a les écouter ils vivent
dans un état répressif dirigé par des mormons flagellants les privant
d’alcool : les bières dans cet état ne peuvent pas dépasser 3%
d’alcool, et les alcools forts ne peuvent être achetés que dans des
magasins d’états très contrôlés. Je réponds donc a toutes leur
questions sur l’Europe, l’absinthe, le cannabis, les partis politiques,
… Ils sont fascinées de découvrir a quel point c’est différent de
l’Utah, déjà que la Californie et l’Utah sont déjà très différents…
1h45 plus tard, j’arrive EN-FIN face aux guichets, je me colle à
la vitre du guichet pour profiter de la clim. Ah oui, j’ai oublié de
dire que San Bernardino c’est a presque une heure de route a l’Est de
LA, donc c’est le désert (ou presque), et il fait très chaud (la météo
annonçait 100°F a l’ombre ce jour la…)
10$ la grande bière (environ 60cl) : ce festival va me couter une fortune… heureusement que j’ai fait des sandwichs…
Mais la première chose est de chopper les horaires quelques part… au
stand info on me dit qu’il me faut recopier les nouveaux horaires…
génial…
Direction la scène 2 car il n’y a pas d’ombre devant la scène principale (si j’ai bien compris les horaires, y’avait EPMD qui
y jouait a ce moment la). En fait la scène 2 est jumelle à la scène 1.
Des qu’un concert termine sur la scène 1, un autre commence sur la
scène 2. Ce n’est pas mal du tout comme system. Ainsi j’enchaine (à
l’ombre de la régie) The Coup puis MR. Lif.
J’ai bien aimé The Coup, c’était funkie, y’avait des guitares, une
basse, un saxe, bref c’était bien différent de tous les classiques 2
(ou +) MCs plus un DJs que je verrai dans l’après midi (comme MR Lif
notamment, qui en fait n’était pas mal).
Je file ensuite vers la grande scène car suivant les nouveaux horaires devrait s’y produire Mos Def
! Je poirote devant 25 minutes (normalement l’écart maximum entre 2
concert sur cette scène est de 15 minutes) mais Mos Def n’arrive
jamais, j’ai l’impression qu’il a été annule ou décalé et que le MC de Supernatural assure l’intérim. Tant pis, pas de Mos Def. Donc retour aux scènes jumelles. Le hip hop de Brother Ali me plait bien, 2 filles du public m’expliquent qu’en fait, qu’il y a aussi Cage sur scène et que c’était pour cela que le concert avait été rallongé.
Le concert de Sage Francis qui
suit est vraiment très bon, ca m’a fait un peu la même sensation que la
première fois que j’ai vu Saul Williams (sauf que Saul Williams boxe
quand une ou 2 catégories au dessus). Les annulations ont du bon, car
Sage Francis a joué 15 minutes de plus que « prévu ».
J’hésite ensuite à rester pour Felt, ou d’aller voir Public Ennemy.
Comme Felt est en retard (au moins 10 minutes…), je vais voir Public
Ennemy. Grosse erreur. C’est mou, chiant, et déjà vu. Y’a quand meme un
ou 2 titres pas mal, mais c’est bof.
L’autre point négatif de ce concert, c’est que les kids latinos
campant dans la fosse y sont toujours en masse depuis le début de la
journée. Y’avait pas moyen de s’infiltrer « pendant mos def », ca ne
s’est pas arrangé depuis. Tant pis je verrai les rage
de loin, très loin… (Il y a 65000 spectateurs en tout…) et comme The
Roots jouent après, y’a plus moyen de tenter d’aller chopper une
meilleur place (ni de jeter un œil aux scènes jumelles)
Arrivent donc la très nombreuse troupe de The Roots.
C’est impressionnant pour un festival hiphop, d’ailleurs 90% du public
semblent ne rien comprendre. Trop rock, et trop complexe pour les
amateurs de hiphop, pas assez brut et rebelle pour les fans des rage ,
peut être ? J’ai presque envie de dire trop classieux. En tout cas, le
groupe ne se décourage pas, et au bout de 20-30 minutes la fosse semble
enfin commencer par apprécier. Les nouveaux morceaux s’intègrent a
merveille dans leur show, et finalement le public en redemandait a la
fin, allez comprendre, c’est ca The Roots.
A partir de maintenant, vont s’enchainer les 3 têtes d’affiches de
la journée. Il n’y a plus de concerts sur les scènes jumelles, et les
65000 spectateurs se massent devant la grande scène.
Cypress Hill ouvre donc la
série, avec son roi squelette gonflable. Leur concert sera incisif,
percutant et provocateur, comme d’hab en fait… sauf que cette fois ci,
je suis moins dans le coup que les autres fois, et que ca me touche
beaucoup moins.
L’accueil du Wu Tang par
le public et ses dizaines de milliers de pairs de mains formant le
fameux « W » m’auront fait presque douter de la véritable tête
d’affiche du festival. Le son a bon être parfait, la mise en scène
exceptionnelle, les temps morts inexistants, l’ambiance incroyable,
j’ai du mal à me retrouver dans la « mythologie » perso du groupe.
Probablement, contrairement au public, je n’ai pas de nostalgie pour ce
groupe qui fut surement le groupe de rap le plus innovateur de son
époque.
Aussi bizarre que ca puisse paraitre, la tête d’affiche du plus
gros festival de rap/hiphop de la planète est un groupe de rock. Certes
un groupe fusion fortement influencé par le rap primitif des 80s, mais
quand même. De toute façon, le but de ce festival est de promouvoir le
hiphop, nul doute qu’avec leur simple présence les Rage Against The Machine contribuent à casser le clivage rock/rap (j’ai aperçu des metaleux tout de ManOwar vêtus dans la foule !)
Je regrette vraiment de ne pas avoir fait cette review plus haut, car
maintenant je commence par douter de la setlist qui dans le desordre
devait quand meme ressembler a peu prêt a ca :
Testify
Bulls On Parade
Vietnow
Guerrilla Radio
Bombtrack
Sleep Now In the Fire
War Within A Breath
People of The Sun
Down Rodeo
----
No Shelter
Killing In The Name
Bullet In The Head
----
Know Your Enemy
Freedom
Township Rebellion
Une setlist donc quasi parfaite en ce qui me concerne (même si c’est
toujours trop court…) ils ont commencé « en douceur » par Testify,
Bombtrack a été orgasmique tout comme Vietnow que je n’osais même pas
espérer voir (mon morceau préféré en dehors de l’album éponyme), les
rappels très intenses, je ne parlerai même pas du public qui était
vraiment déchainé (j’ai jamais de pogo aussi massifs se former aussi
loin de la scène, mes cotes s’en rappellent encore)
Le discours de Zach est toujours aussi engagé. Toutefois, je me
demande s’il n’y avait pas une pointe d’ironie quand il nous disait
qu’on (le public) était probablement « the best génération », alors que
cet échantillon de génération allait voir des festivals à 70$ la
journée, avec un parking à 20$, la bière à 10$ en portant des teeshirts
du Che a 25 ou 30$. Il suffit d’avoir les moyens pour être les
meilleurs ?
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