Rock Werchter 2-5 juillet 2009 (1/2)
Jeudi
J'avais dit la seule fois que j'étais allé à ce festival (en 2003) que
je n'y retournerais uniquement à cause de 2 ou 3 groupes que lui seul
cumulerait, parce que ce n'est pas le genre de festival que
j'affectionne (les bières gratuites ne compensant pas la saleté et
l'entassement sur le site ainsi que les nombreux trous dans la prog).
J'avais raison : sans Nick Cave et Dave Matthews (et les Flaming Lips
qui ont été déprogrammés entretemps...), je n'y serais pas retourné.
Ils sont malins à Werchter, ils ouvrent le site le 1er jour même
pas 30 minutes avant le 1er concert. Du coup, je louperai 1 bon tiers
des Eagles Of Death Metal...
Sinon, comme je dis toujours à propos de ce groupe, c'est un peu la
loterie ce groupe suivant le line-up qui est présent. Cette fois, avec
Joey Castillo derrière les futs, ce rock à moustache a été bien plus
convaincant que la dernière fois où je les ai vus.
Arrive ensuite Lily Allen
qui est vraiment pas terrible en vrai sans photoshop, sans Lagarfeld et
sans soustif rembourrés. Elle n'avait de toute façon pas le temps de
faire ses preuves, car je voulais voir Emiliana Torrini
qui jouait sur l'autre scène. Elle, par contre, est très jolie et
sympa, mais son concert n'est pas à la hauteur de ses albums que j'aime
pourtant bien. Il lui faudrait plus de titres comme son « Jungle Drum »
pour rendre ses concerts plus vivants.
Sitôt terminé, je fonce devant la grande scène pour Dave Matthews Band.
Drôle système de parkage devant, mais j'imagine que ça permet
d'empêcher les dangereux mouvements de foules façon essoreuse, tout en
offrant la possibilité aux fans d'accéder facilement aux premiers
rangs. Qu'importe ça me permettra d'être idéalement placé pour tous les
concerts où je voulais être devant.
Pour ceux qui ne connaitrait pas, DMB c'est un supergroupe comme on
n'en voit plus depuis les 70s et Led Zeppelin : taillé pour donner des
sets de 3heures remplis de « classiques du rock et du blues us » et de
jam plus délirants les uns que les autres dans des stades américains en
folie. Bref, une formule qui n'a jamais vraiment marché en Europe. Mais
pour que ça puisse marcher, il aurait déjà fallu qu'ils prennent la
peine de venir plus souvent jouer en Europe...
Enfin, ils sont là, et je ne vais pas bouder mon plaisir.
Pour dire franchement, le concert sera assez long à démarrer,
visiblement, ils n'ont pas compris qu'ici personne ne les connait et
que donc ça ne sert à rien de promouvoir 1 nouvel album dont les
chansons ne sont pas encore rodées pour le live, mieux vaut promouvoir
d'abord le groupe.
4 titres de cet album pour seulement 1h25 de concert, c'était beaucoup
trop! Surtout que je ne les trouve pas représentatifs de ce que fait le
groupe habituellement.
A mon humble avis, ils auraient du commencer d'entrée par ce
qu'ils font de mieux: un jam ! Par exemple Ants Marching ou Rapunzel
auraient tout de suite bien mieux donné le ton, et enthousiasmé un
public novice.
Mais après tout ce n'est pas là mon problème. Le concert en tant
que tel est déjà excellent, et comme je les ai déjà vus, je suis
content de découvrir en live ces nouveaux morceaux où visiblement Tim
Reynolds a bien mis sa touche perso (ils sont nettement plus
électriques que le reste du répertoire de DMB).
Et puis, il y a bien entendu une alternance avec des anciens
morceaux, comme « Don't Drink The Water » ou « Crash (into me) » qui
sont vraiment des singles très efficaces, ainsi qu'une rareté comme
« Corn Bread ». Mais ça manque de jams...
La magie DMB prendra à la mi concert, quand le groupe lance un
« Two Step » d'anthologie, suivi d' « Ants Marching » et pour finir par
un medley « All Along The Watch Tower / Stairway To Heaven ».
Durant cette 2e moitié du concert, Tim Reynold, le guitariste
virtuose qui accompagne régulièrement Dave Matthews dans ses projets
aura été fantastique, à tel point que Carter Beaufort, le batteur
toujours très facile, devra se surpasser pour livrer LE solo ultime du
concert.
Bien entendu, Boyd Tinsley le violoniste et surtout Jeff Coffin le
nouveau saxophoniste qui a la lourde tache de remplacer le regretté
LeRoi Moore (RIP) n'ont pas été en reste et ont eu l'occasion de
briller.
Putain merde, je me revois encore ne pas en croire mes oreilles en
entendant les premières notes de Two Step, le morceau que je préfère.
Combien de fois j'ai levé ces 10 dernières années les bras sur la
montée au début du morceau ? Ça m'a fait drôle de le faire en vrai.
Certes, il n'y avait pas de piano comme dans les versions les plus
aboutis de ce jam, mais purée, quelle mine d'or inépuisable ce two step
! Jamais je ne me l'étais imaginé suivre une telle tournure électrique
grâce à un Tim Reynolds des grands soirs, plutôt que les couleurs
d'impros jazz qu'il prend « d'habitude » le groupe se réduisant dans le
jam à un trio piano-basse-batterie on ne peut plus jazz.
Han, et ce Ants Marching ! Plus DMB que ça tu meurs ! Ils auraient
vraiment du lancer le concert avec ! Même si ça nous aurait privé de
l'incroyable transition avec Two Step où tout le monde (du moins les
fans) pensait que ça allait partir sur Halloween ! (je m'étais toujours
imaginé que ce n'était pas possible d'enchainer quoique ce soit après
Two Step!)
Pour finir, le All Along The Watchtower de Dylan en medley avec
Stairway To Heaven de Led Zeppelin où le bassiste commencera seul le
medley par l'intro de STH, avant la désormais traditionnelle reprise de
Dylan à la façon DMB se mette en place. Vous allez dire que je suis
trop partisan, mais franchement, de toutes les reprises qu'a connu ce
morceau (citons Hendrix), c'est vraiment la version DMB que je préfère,
et que je trouve la plus aboutie et la plus réussie.
Quoiqu'il en soit, malgré l'intro, je ne m'attendais pas à avoir
le solo et la fin de Stairway To Heaven en plein milieu du morceau,
même si j'ai trouvé le lien entre les 2 morceaux assez évident. Du
coup, Dave a encore pu prouvé ses talents de chanteur. D'ailleurs, le
public avait l'air de le trouver plus convaincant quand il chantait ou
dansait que quand il parlait : quelle idée aussi avait il de rabâcher à
chaque morceau qu'il jouait de la country ? Ce terme est vraiment
péjoratif dans la tête de l'européen moyen ^^
Maintenant en écrivant ces lignes, je regarde un peu dégouté les
setlistes des autres dates de la tournée, du moins celle en salle:
celle de l'Olympia est une vraie setliste de fans, celle en Italie
quant à elle comptait entre autre grâce à un Jimi Thing de 45 minutes
environ 2 heures de jam sur 3
heure de concert, et sur une autre, le public a réussi à avoir un
double rappel ce qui arrive une fois tous les 80 concerts (soit une
fois par an à tout casser)
Mais à vrai dire, je ne regrette rien, Werchter étant la seule
date où je pouvais me rendre du fait de mon travail, et puis, c'était
déjà très bien.
Shake Me Like a Monkey
Don’t Drink the Water
Spaceman
Corn Bread
Funny The Way It Is
Crash (Into Me)
You Might Die Trying
Alligator Pie
Two Step
(Halloween intro)
Ants Marching
All Along The Watchtower / Stairway to heaven (Medley)
Après cette grosse claque, je pars sans conviction voir Laurent Garnier.
C'est mieux que je pensais, puisqu'il est accompagné pour cette tournée
de vrai musiciens, mais je n'arrive pas à rentrer dedans. Retour donc
vers la grande scène où Placebo
se produit alors. Que dire de ce concert à part que c'était mieux avant
et qu'ils ont vraiment viré Emo. On regrette alors de ne pas être resté
pour Laurent Garnier, car le concert est terminé, du coup direction la
buvette.
Je n'accrocherai pas non plus à Pendulum, donc il ne me reste plus qu'à faire comme tout le monde: boire des bière en attendant Oasis, la tête d'affiche de la journée.
Oasis était LE groupe le plus
décrié durant mon adolescence et ce malgré la sortie du pourtant
imparable « (What's The Story) Morning Glory ». Mon grand frère et ses
amis ainsi que la presse folk et rock n'arrêtaient pas de me donner des
exemples de mauvais concerts des 2 frangins que ce soit aux
Eurockéennes ou ailleurs. Du coup, j'ai fini par détester le groupe en
me gavant de préjugés.
Ce n'est qu'à partir de 2005, avec la sortie de « Don't Believe
The Truth » qui n'était certes pas un grand album mais suffisamment
réussi pour me donner envie de me plonger dans leur discographie et
ainsi m'apprendre à apprécier le groupe.
En plaçant dans la fosse, je fais la connaissance d'un fan, un vrai
venu tout spécialement de Manchester pour les voir. Il me demande le
morceau que j'attends le plus, je lui répond que je prendrai tout ce
qu'ils me donneront car je ne les ai jamais vus. Lui me dit
« Rock'n'Roll Star » et commence par chanter « … in the citeh » avec
son authentique accent de Manchester.
Le concert commencera effectivement par ce morceau, et très
clairement, dès que Liam à son tour sort le premier « … in the citeh »
avec le même accent : on sait d'emblée qu'on aura droit à un grand
concert, car Liam est en forme et chante juste.
Pour ma part, je me surprend en m'apercevant que je connais les
paroles (ou au moins les refrains) de TOUTES les chansons qui seront
jouées, et pas seulement les classiques des 2 premiers albums.
Serais je un fan qui s'ignore ? Non, je ne pense pas, car la
setlist est quand même vraiment bestof, et puis je me dis que le
prochain concert risque d'être pareil, et là j'aurais été déçu ^^
# Rock 'n' Roll Star
# Lyla
# Shock Of The Lightning
# Cigarettes & Alcohol
# Roll With It
# Waiting For The Rapture
# The Masterplan
# Songbird
# Slide Away
# Morning Glory
# My Big Mouth
# Half The World Away
# I'm Outta Time
# Wonderwall
# Supersonic
# Live Forever
# Don't Look Back In Anger
# Champagne Supernova
# I Am The Walrus
Autre constat du concert. En album, j'ai tendance à préférer les
chansons où Noël chante (il est malin quand même vu que c'est lui qui
écrit les chansons, il se garde les meilleures), hors, là durant le
concert, ces mêmes chansons paraissaient bien pâles par rapport à
celles que Liam chantait.
On dira quand même ce qu'on voudra, mais ce qui fait la marque Oasis, c'est la voix de Liam.
Voilà, j'ai trouvé ce concert digne d'une tête d'affiche d'un festival
de cette taille, et maintenant, je ne pourrai plus médire ce groupe
comme avant.
La soirée se terminera par de l'électro.
D'abord Tiga. Puis Prodigy.
Ni l'un ni l'autre n'arriveront à me faire danser. Il faut dire que
DMB et Oasis m'ont donné envie d'encore + de rock. Peut être que si ces
2 concerts avaient été programmé plus tard durant le weekend, j'aurais
accroché. J'en sais rien, en tout cas, je trouve que voir prodigy en
live me conforte dans l'idée que leur albums et donc plus généralement
leur musique vieillissent très mal...
Vendredi.
La journée commence par Just Jack. Je croyais ne pas connaître, en fait, c'est le groupe qui a en ce moment 2 singles qui passent tout le temps à la radio.
Bizarrement, en entendant à la radio ces 2 single, je ne pensais
pas qu'il s'agissait d'un groupe de rock, et à vrai dire, j'ai été bien
surpris car j'ai trouvé ça sans prétention en live, et pas si mal pour
un début d'après midi.
S'en suit, Henry Spoken Word, un gars qui raconte sa vie (ou je ne sais quoi) en flamand sur scène, puis White Lies que j'ai déjà oublié.
Je suivrai tout le concert de Priscilla Ann
une petite « college girl » toute souriante de 19-20 ans à tout casser
qui nous fait de la folk assez gentillette. C'est finalement assez
frais, surtout le contraste sera d'autant plus frappant ensuite avec
une chanteuse dite elle-aussi « folk » : Amy McDonald qui est vraiment trop FM pour moi...
M Ward : enfin un groupe que je veux voir, il était temps. Comme prévu c'est excellent. Comme d'hab j'ai envie de dire.
Malheureusement, je dois partir avant la fin, car ces cons de Werchter
ont été réussi à programmer l'autre concert le plus bandant de la
journée quasi en même temps : Elbow.
J'ai du surement loupé un titre ou deux, mais voilà ce que j'ai vu:
The Bones of You
Mirrorball
Leaders of the Free World
Grounds for Divorce
The Loneliness of a Tower Crane Driver
New Born
Weather to Fly
One Day Like This
Bref, pas la peine d'en faire des tartines comme pour DMB pour vous
convaincre que la fin du concert était belle à pleurer. Encore une
« tête d'affiche » qui tient son rôle, dommage qu'elle ait été
programmer entre 17 et 18h...
Bon, il faut vite sécher ses larmes, pour ne pas le louper le dernier concert bandant de la journée: The Streets
! Tout autre univers musical, tout autre ambiance (la marquee était
pleine à craquer, et surtout accueille comme il se doit le groupe) mais
presque aussi bon.
Ensuite, il n'y a rien qui me tente.
Sur la grande scène que des groupes que j'ai déjà vu et revu et que
j'avais trouvé à chier (Bloc Party, The Killers et Coldplay) et en face
sur la 2e scène des groupes belges que même les belges trouvent nuls ou
Lady Gaga la hype du moment.
Bref, vu que j'habite à 30 minutes du site, je décide de rentrer
chez moi et profiter de mon lit et ma salle de bains. Moralité, à
21h30, je suis sous ma couette.